Crucifixion de Giovanni Donato da Montorfano

Crucifixion de Giovanni Donato da Montorfano, l’autre œuvre du Cénacle

Crucifixion de Giovanni Donato da Montorfano

Le couvent de Sainte-Marie delle Grazie n’héberge pas uniquement l’œuvre de Léonard de Vinci. On peut également y contempler l’une des meilleures œuvres du milanais Giovanni Donato da Montorfano, juste en face de la mythique Cène. Cette œuvre est la « sœur pauvre », car sa présence est assombrie par la célébrité de la fresque de Léonard de Vinci.

Pourtant, le visiteur du Cénacle devrait consacrer quelques minutes à apprécier cette superbe interprétation du la crucifixion du Christ, pleine de nuances et de personnages bibliques associés à un des moments culminants du Calvaire.

Au sujet de l’oeuvre

La Crocifissione date de 1945 et se trouve sous les voûtes de la paroi sud du réfectoire du couvent dominicain, juste en face de La Cène.

Lors des brèves visites que les visiteurs peuvent réaliser dans cette salle, ils ont tendance à tourner immédiatement à droite après la porte d’accès, émus par le Cenacolo Vinciano et n’observent que cette fresque jusqu’au moment de quitter les lieux. Il est pourtant recommandé de lui consacrer quelques minutes, car ce peintre est le plus remarquable de sa famille d’artistes de la Renaissance, et la Crucifixion est son chef d’oeuvre. Il était lui-même très fier de son travail qu’il signa, comme l’on peut observer dans la partie inférieure du tableau, sous les pieds de Marie Madeleine.


La scène

La scène représente le Calvaire de Jésus de Nazareth, figure centrale et située à un niveau supérieur, il est entouré de quatre anges. À ses cotés se trouvent Dimas et Gestas, plus connus comme le Bon et le Mauvais Larron. Ces derniers, contrairement à Jésus, apparaissent attachés à la croix avec des cordes, et non crucifiés. Il sont faciles à identifier car, en général, le Bon Larron est toujours placé à la droite du Christ, le regardant en face et avec une expression du visage tranquille ; en revanche, le Mauvais Larron se trouve à sa gauche, regardant vers le sol, et avec une expression de souffrance. De plus, au dessus du premier se trouve un ange qui attend sa mort pour emporter son âme au cieux, puisqu’il s’est repenti de ses péchés et a été pardonné, alors qu’au dessus de l’autre se trouve un démon à la peau foncée qui l’emportera en enfer.

Aux pieds de Jésus se détache la figure désolée de Marie Madeleine. Elle se trouve à la hauteur des yeux du visiteur, pleurant horrifiée et accrochée à la croix en bois. Elle est traditionnellement représentée avec des cheveux longs et lâchés (contrairement aux autres femmes de la scène dont les cheveux sont couverts), un manteau rouge et une tête de mort, symbole d’humilité et de pénitence.

À droite de Jésus se trouve la Vierge Marie avec un manteau bleu, accompagnée d’un groupe de femmes. Il s’agit des Saintes Maries ou des Trois Maries, habituellement représentées de façon secondaire dans l’iconologie chrétienne et dont les identités exactes sont très discutées. À sa gauche, une silhouette solitaire nous regarde avec tristesse, il pourrait s’agir de l’Apôtre Saint Jean. Ses habits, verts et rouges, correspondent aux couleurs avec lesquelles il est généralement représenté, et c’est lui qui accompagne la Vierge Marie ainsi que Marie Madeleine aux pieds du Calvaire.

Les personnages forment de petits groupes pratiquement symétriques, à part Saint Jean, Marie Madeleine et deux moines dominicains qui prient à genoux face à la croix. À chaque extrémité apparaissent des saints et des saintes appartenant à l’ordre dominicain, et leur position dans la fresque est importante. Au deuxième plan, une foule de soldats et hommes à cheval, peints avec beaucoup de détails, les entourent sur un fond où l’on aperçoit la ville. Leurs couleurs intenses sont surprenantes.


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