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L’église de Santa Maria delle Grazie
Inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1980, l’église de Santa Maria delle Grazie a été construite par l’architecte Guiniforte Solari entre les années 1463 et 1482. Seulement quelques années après, elle a été restaurée par Bramante en façonnant son apparence actuelle.
Mis à part d’être un édifice majestueux, cette église est connue pour abriter, sur le mur nord de son réfectoire, l’une des oeuvres les plus remarquables de Léonard de Vinci et de la Renaissance italienne : La Cène.
Tout au long de cette article, nous allons évoquer les vicissitudes historiques de cette important monument depuis son origine au XVème siècle jusqu’à sa situation actuelle.
CONSTRUCTION
La première phase de construction de Santa Maria delle Grazie a commencé en 1463 sous la houlette de l’architecte Solari. Cet artiste a été chargé également de terminer l’Ospedale Maggiore, qui avait été mis en œuvre quelques années auparavant par l’architecte Le Filarète, et ensuite d’effectuer les travaux du Dôme de Milan (Cathédrale de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de Milan) et de la Chartreuse de Pavie.
À la demande du duc de Milan, Francesco Sforza, Solari a construit un couvent dominicain et une église sur des terrains donnés à la congrégation dominicaine de Sant’Eustorgio en 1460 par le comte Gaspard Vimercati, général des milices du duc de Milan. Ces terrains accueillaient une chapelle sous le vocable de Santa Maria delle Grazie (Sainte Marie des Grâces), décorée avec des fresques de la Vierge, était également un présent de Gaspard Vimercati.
Les travaux du couvent ont été terminé en 1469, mais ceux de l’église ont duré quelques années de plus, jusqu’en 1482. Le plus remarquable de l’église construite par Guiniforte Solari est sans aucun doute les nefs gothiques, un fidèle reflet de la tradition architecturale du nord d’Italie, ainsi que l’utilisation de la brique pour les façades. La pierre d’Angera a été également utilisée, dont sa couleur chaude était très appréciées par les artistes lombards.
Le plan de l’église se compose en trois larges nefs (nefs latérales, croisée d’ogives) séparées par une série de colonne en granit. Pour sa part, le couvent a été organisé autour de trois cloîtres : le Cloître de l’infirmerie, où se trouvait le logement de Gaspard Vimercati ; le Grand Cloître, qui conduisait aux chambres individuelles des dominicains ; et le Cloître des Morts, qui permettait l’accès à l’église.
RÉAMÉNAGEMENT DE BRAMANTE
En 1492, Ludovic le More ordonna à l’architecte Donato Bramante, qui vivait à Milan depuis 1474, de réaménager l’église. Ludovic le More voulait un nouveau bâtiment qui servirait de tombeau pour lui et son épouse Béatrice d’Este. Ainsi, le 29 mars de cette même année la première pierre a été déposée dans la zone du presbytère.
D’une manière générale, le style architectural de Bramante se caractérise par son classicisme excessif, avec des lignes simples et géométriques, comme on peut le constater dans l’église de Santa Maria presso San Satiro. Son meilleur exemple est sans doute le Tempietto de San Pietro in Montorio.
Le grand espace construit par Bramante dans l’église Santa Maria delle Grazie est un grand cube avec quatre contreforts sur lesquels sont appuyés les arcs qui soutiennent la coupole, cette coupole a été placée sur la nef gothique que Guiniforte Solari avait construite auparavant.
De même, l’édification du presbytère a entraîné à la construction d’une nouvelle sacristie, d’un chœur et d’un cloître. C’est précisément dans le cloître où on apprécie particulièrement les éléments de l’art lombard du quattrocento que Donato Bramante à travers de sa conception de l’espace et des éléments décoratifs employés, comme par-exemples les colonnes en pierre surmontées de chapiteaux raffinés du style lombard.
DÉCORATION DU RÉFECTOIRE
Comme on l’a déjà vu dans le contexte précédent, Ludovic le More a confié à Léonard la décoration du réfectoire du couvent, lieu dans lequel les dominicains prenaient leur repas ensemble. La gloire obtenue par le florentin, ainsi que la particularité et le caractère exceptionnel de La Cène, ont pris une place importe dans la propre église, dont la renommée vient principalement de l’œuvre de Léonard.
De nos jours, la salle où se trouve la fresque de l’artiste de la Renaissance a été séparée de l’église et demeure sous la responsabilité de l’État. On y accède en passant par le parvis de l’église, à gauche de l’entrée principale.
RESTAURATION DE SANTA MARIA DELLE GRAZIE
À la fin du XIXème siècle, des grands travaux de renforcement ont été réalisés par les architectes Colla, Beltrami, Landriani et Moretti. Concernant notamment les colonnes du cloître, dont certaines ont été renforcés et les autres, les plus détériorées, ont été remplacées.
En 1935, des travaux dans l’église ont été également réalisés par les deux architectes Gino Chierici et Piero Portaluppi. Pendant la Seconde Guerre Mondiale une bombe a endommagé la zone du presbytère, par conséquent en 1945 a eu lieu la reconstruction de cette zone. Après les différentes interventions menées en 1975 et en 1978, au début des années 80, et jusqu’en 1984, a été réalisée la restauration extérieure de l’église.
La dernière intervention a été dirigée par Paola Villa, entre 2002 et 2004, touchant aussi bien sur le plan pictural qu’architectural. Au cours de cette intervention, la restauratrice a confirmé que la poussière et l’humidité, au fil du temps, sont la cause principale de la dégradation de la peinture. Ensuite les colonnes en pierre ont été également renforcées et protégées.
Monuments proches de l’église de Santa Maria delle Grazie
L’église Santa Maria delle Grazie constitue un passage obligé lors d’une visite de la capitale lombarde. Vous retrouvez à proximité certaines attractions qui valent la peine d’être connues.
– À 150 mètres de l’église se trouve la Vigna di Leonardo, un espace muséal créé autour du splendide vignoble de Léonard de Vinci. Ludovic Sforza, dit le More, a offert ces hectares de terrain à l’artiste pendant qu’il travaillait sur la création de son chef-d’œuvre, La Cène. La même espèce de vigne qui grandissait pendant la Renaissance a été utilisée pour la restauration de ce vignoble.
– Le Museo Nazionale della Scenza e della Tecnologia di Leonardo da Vinci est un autre lieu d’intérêt qui ne se trouve qu’à 600 mètres de l’église. Il s’agit d’un ancien couvent bénédictin qui a été reconstruit au cours du Cinquecento (XVIème siècle). À l’intérieur, nous retrouvons des pièces, des documents et des photographies qui retracent l’histoire de la science, de la technologie et de l’industrie depuis l’an 800 jusqu’à nos jours. Un grand espace est également réservé au grand génie Léonard. On y exhibe des modèles des machines inventées par l’artiste comme l’Aliante, l’anémomètre, le Battipalo (une machine pour la construction), etc.
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